Jean-Marie Le Pen tenait ce matin une conférence de presse sur le thème : « La Présidence Française de l’Union européenne, pour quoi faire ? » Voici quelques extraits de son exposé :
L’hypocrisie et le cynisme ont des limites. Il s'agit en effet du troisième NON au même texte, puisque le traité de Lisbonne reprend pour l'essentiel les éléments du projet de Constitution européenne déjà rejeté par la France et les Pays-Bas au printemps 2005.
Dès lors, les choses sont claires : les citoyens ne veulent plus de cette Europe-là.
La tentative de passage en force pour faire ratifier le nouveau traité européen par voie parlementaire, en refusant tout référendum, a abouti à une radicalisation de l'opinion publique contre les institutions et les dirigeants de l'Union.
En réaction, les Irlandais ont courageusement et symboliquement exprimé l’exaspération d’une majorité d’Européens devant la méthode « anti démocratique » retenue.
Si les européistes en doutent, je les mets au défi de soumettre le Traité aux peuples d’Europe par référendum.
(...) De juin 2008 à mi 2009, la récession américaine causée par la crise du marché hypothécaire, dite crise des «subprime», devrait se transformer en véritable dépression. La déflagration américaine se propagera, par effet de contagion, en Europe et en Asie, sous forme de « stagflation ».
Elle sera amplifiée par le troisième choc pétrolier, la hausse du prix du brut entrainant mécaniquement le retour de l’inflation.
De plus, il est très probable qu’un 3éme choc économique majeur, après les « subprimes » et la crise pétrolière, se produira d’ici l’automne 2008 : il s’agit de l’explosion de la bulle spéculative des « CDS », un monstre financier dérivé du crédit et qui représente un marché d’environ 50.000 milliards de dollars, soit 5 fois l’ampleur des «subprimes ».
L’effet des pertes enregistrées sera dévastateur pour la solidité financière du système bancaire international.
Si rien n’est tenté pour endiguer cette menace, d’ici 2009, les conséquences pour la France et les Français devraient être dramatiques:
Un sursaut est essentiel.
Il faut mettre en place un «bouclier anticrise » par une politique créatrice de valeur pour les peuples et rétablir une Europe socialement responsable et politiquement assise sur les nations souveraines.
Nicolas Sarkozy en a la possibilité. Grâce aux pouvoirs exécutifs conférés par le Conseil Européen, il a toutes les cartes en mains. Il est en position de nous démontrer véritablement sa sincérité et son ardeur réformatrice pour convaincre, dès l’été 2008, les autres chefs d’état et de gouvernement européens de changer de cap.
Un certain nombre d’enquêtes montrent qu'une majorité de citoyens européens jugent "négatif" l'impact de l'Euro sur l'économie de leur pays.
Aussi au nom de tous les Français, je lance un autre défi solennel au nouveau Président de l’Union Européenne, celui d’établir un «Euro-Or », seul moyen de sauvegarder notre intégrité face à l’idéologie destructrice de la Banque Centrale Européenne.
Ce dispositif est le seul qui permettra de résoudre un grand nombre de difficultés économiques et sociales structurelles dans la zone euro.
Cette action de « salut public » est indispensable, et je demande à chacun de prendre date.
Si Nicolas Sarkozy ne saisissait pas cette chance historique, le Front National seul véritable gardien des intérêts politiques, économiques et sociaux des Français proposera son plan B : une « nouvelle gouvernance économique et sociale » au service de la France et de l’Europe des nations.
Cette « nouvelle gouvernance économique et sociale » que je présenterai dans les mois qui viennent, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, aura pour objectif une politique monétaire plus orthodoxe, plus protectrice, afin de privilégier la croissance, l’emploi et le pouvoir d’achat de nos compatriotes.
Plus généralement, il faudra retrouver les moyens de la souveraineté pour endiguer la submersion humaine et économique de la France et des nations européennes.